L'histoire des Infernatus: CHAPITRE 1 LES RENCONTRES

**Sangdelfe** Jeu 20 Mai - 11:04

Renaissance du jeune Sangdelfe

Les ombres écarlates semblaient enflammer le visage et la crinière de Sangdelfe. Cette luminosité infernale, donnait au corps inerte une douloureuse impression de fin des temps!
Le corps enseveli de meurtrissures, rouges et écarlates, ainsi que les membres disloqués dans tous les sens, prêtaient à sourire, comme les enfants le feraient devant un spectacle de "Guignol".
Seul un sourire narquois aux commissures des lèvres, et un léger frémissement sur le dernier cil de l'œil droite trahissaient la quiétude apparente de cet échalas.

Une des longues oreilles de Sangdelfe vint brusquement à se redresser. Ce qui arrachât, au corps, un soupir atroce de douleur... L'oreille était découpée en deux parties qui ne tenaient plus que par un ou deux poils.
Sangdelfe pourtant très jeune selon la mesure des temps elfique, avait une ouïe extrêmement développée. Il venait de percevoir une présence humaine s'approcher. Malheureusement, Sangdelfe était incapable du moindre mouvement. Sa respiration était devenue quasiment inaudible. C'est une réaction innée chez les elfes pour feindre la mort, lorsque le danger était imminent!

Le chevalier, qui scrutait les alentours de l'orée de cette forêt, à la recherche d'indices pouvant expliquer la disparition du village elfique, perçu un léger frémissement d'herbes et de feuilles à dix mètres de lui seulement. Tout pensait à croire que la vie était devenue absente de ce tas de cendres et de charbons qu'était devenue la cité elfique. Intrigué par ce bruissement étrange, le chevalier, en fin limier, s'approchât au plus près.
Quelle ne fût pas sa surprise de découvrir le corps d'un enfant elfe sanguinolent au sol sous un tas de feuilles calcinées et de branchages cassés!

L'homme prit une couverture de la selle de son cheval et en recouvrit Sangdelfe. Après s'être bagarré avec les membres disloqués du moribond, il réussit à enrouler le corps dans cette couverture, tel un bon cigare de havane.
Il le jeta sur la selle et partit au galop voir son ami l'apothicaire du village.

Il approchât son nez de la bouche du cadavre que venait de lui apporter son ami, et qui gisait là sur la table de dissection.
Une odeur de musc sortait de l'organe sensoriel de Sangdelfe. L'apothicaire rejeta violemment sa tête en arrière.... et hurla:
"l'elfe est vivant!... Il est vivant !!!!" S'ensuivit une panique monstre et énorme.... Tout le village était en émoi ou en terreur (pour les ignorants)..... Et ainsi passa un long moment de flottement et d'attente interminable pour Sangdelfe.

Un oiseau chantait à tue tête, et faillit s'égosiller, lorsque Sangdelfe ouvrit les yeux! Le lit était douillet, et la chambre sentait bon l'ambre! Un immense drap recouvrait le corps de Sangdelfe. Une chambre humaine, cossue, et étrangement décorée au style de la chevalerie! Machinalement Sangdelfe tournait et retournait son amulette accrochée à son cou. Des images lui revenaient! mais complètement diffuses et totalement anarchiques. Pourtant des mots lui revenaient sans cesse! "Elfe... partir ... chercher ... Chevalerie... Château... destin... "

Sans trop savoir ce qui trottait dans son inconscient, il se leva, lissa ses longues oreilles velues, ramena ses longs cheveux d'argent sur le dos, et se présenta devant un énorme miroir sur le mur d'en face!
Sangdelfe devait bien peser 90kg et mesurer au moins deux mètres... Sangdelfe sourit: Il aimait ce corps divin musclés finement ciselés. "a vue de nez j'ai bien 250 ans elfiques!" Se dit Sangdelfe sans réfléchir! "mais pourquoi je ne me rappelle de rien!
Il faut que je parte... Il trouva sur un chevalet, tout un équipement de chevalier neuf et reluisant. Ainsi qu'une énorme épée rutilante. Il enfila tout l'attirail qui lui allait comme un gant. Les cuirasses métalliques faisaient rejaillir les rayons du soleil dans toute la pièce.

Il avisa la porte de la chambre, et la tira doucement en essayant de ne pas la faire grincer.... Il passat subrepticement la tête dans l'entrebâillement et scruta. "personne" Alors tel un doux zephir sangdelfe se dilua dans les coursives de la maisonnée et en un clin d'oeil était dehors.

L'horizon chaotique reluisait du soleil maintenant couchant! Sangdelfe restait la depuis maintenant un bon quart d'heure! il cherchait dans sa pauvre mémoire totalement absente, pourquoi et où il devait aller il se décidat enfin lorsqu'un cheval de forte stature vint lui coller son museau dans ses reins! Sangdelfe grimpa naturellement sur son dos et le cheval comme un complice depuis toujours, se mit au galop vers une destination inconnue.

Sangdelfe entendit, juste avant d'être trop loin, une voix de femme qui lui disait:"Sangdelfe !!! revient!!! ne nous abandonne pas!!!"
Sangdelfe était bien trop loin maintenant..... il galopait depuis plusieurs heures.

Sangdelfe erra 10 ans de la sorte par monts et par vaux.

Il voulut alors se reposer et descendit à terre. Non loin de lui, se trouvait un carrefour de chemins avec plusieurs panneaux! Il ne prit même pas la peine d'attacher son cheval, et s'affala au pied d'un arbre pour sombrer dans un sommeil réparateur! ... A suivre ...

**Talias** Lun 24 Mai - 22:21

L'enfance de Talias

"Il était sublime et merveilleux dans son armure scintillante. Il lui souriait du haut de son cheval de couleur ébène ! Ses longues oreilles jouaient à cache-cache avec sa chevelure de roi lion enflammé. Il s'approchait en lui tendant une main oblongue et fuselée. Cette main tendue état le signe de la délivrance et de l'avenir merveilleux que lui semblait promette cette allégorie vivante.
Elle avança sa petite main pale et le chevalier la saisit alors d'une poigne ferme et tendre à la fois pour l'assoir devant lui sur sa monture. Le cavalier reparti alors à vive allure...
Pendant le temps de la course folle où le décor défilait à une telle vitesse qu'il était impossible d'en accrocher le moindre détail, elle eut alors une envie subite de l'embrasser. Elle tendit alors sa frêle tête vers la bouche du chevalier qui lui souriait toujours... D'un mouvement lent, la bouche était maintenant proche du cou d'une blancheur d'albâtre de son chevalier servant. Un tout petit effort, et l'incroyable arriva, elle ouvrit une large bouche qui laissait passer quatre crocs d'une longueur démesurée et les planta dans la chair tendre et ferme du cavalier."

Talias se réveillât en sursaut, stoppant ainsi le rêve quotidien qu'elle faisait maintenant chaque nuit depuis son treizième anniversaire. Étrangement, elle aimait ce rêve, bien qu’elle en ait honte. Talias était une humaine, il était impensable pour elle de faire partie de cette civilisation de la nuit. Mais ce qui la faisait vibrer, c'était ce beau chevalier elfe. Il représentait tout ce qu'elle pouvait espérer de la vie. Toutefois une chose énorme lui venait à l’esprit : "Mais pourquoi un Elfe?..."

Elle sortit après s'être vêtue de ses habits de baroudeuse pour jouer dans le jardin de la maison ! Elle espérait bien dans ses jeux, poursuivre les rêves de ses nuits ! La journée passa sans rien de plus que le triste mouvement perpétuel du temps ! Elle rejoignit sa chambre pour y préparer l'ultime rêve de la prochaine nuit. Elle stoppa net sur le seuil !

L'air totalement ébouriffée, elle ne savait plus parler devant le spectacle extraordinaire qui se dévoilait à ses yeux !

Le père de Talias, se retournât sentant que sa fille venait d'arriver.
"Talias, ma petite fille adorée, Tu vas prêter ton lit à notre hôte.
Si tu le veux bien, je te le confie. Il est très mal en point et à besoin de toutes les attentions toute la journée et la nuit. Comme tu peux le voir, c'est un jeune elfe que nous avons trouvé pratiquement mort à l'orée de la forêt. L'apothicaire lui a réparé ses blessures, et mit tous les bandages et onguents nécessaires. Je te le confie. Je t'ai fabriqué un lit sommaire dans la chambre d'ami qui est à côté. Ce n'est que temporaire, et pour te récompenser, je te ferais un magnifique cadeau."
"Ah oui... Il ne s'est pas encore réveillé... Nous ne savons donc pas encore ni comment il s'appelle, ni ce qui lui est arrivé. En attendant je l'appelle Sangdelfe ! Vu les litres et les litres de sang que l'apothicaire a recueilli sortant de ses blessures."

Quelques semaines plus tard, Sangdelfe avait recouvré totalement sa santé physique. Cependant, il était devenu totalement amnésique et ne se rappelait plus ni de ce qui c'était passé, ni de son vrai nom. Talias et Sangdelfe vécurent ainsi une bonne poignée d’année, comme frère et sœur.

Elle se regarda devant l’énorme pièce de métal polie que son père lui avait offert en cadeau d’anniversaire pour ses 23 ans. Elle aimait le corps que lui renvoyait ce grand miroir. Elle était grande, une chevelure magnifique longue et rouge avec des effets auburn éclaboussant, les yeux vert clair qui en disaient long sur l’impétuosité de Talias.
Elle pensait à Sangdelfe et ressenti un profond sentiment indéfinissable à son égard. Elle le trouvait beau et fort, sans parler de son intelligence. Tout en dévisageant l’image reflétée par ce miroir, elle surprit un mouvement suspect par la fenêtre de sa chambre. Elle cessa son introspection, et attirée par la curiosité d’une chatte en chasse, se glissa dehors pour surprendre la cause de ces mouvements. Un spectacle à faire fondre les montagnes s’offrit alors à elle. Son cheval et Sangdelfe étaient au galop et s’éloignaient sur la route poudreuse et caillouteuse.

Elle ne savait pas si l’immense tristesse qui montait à sa jolie tête ébouriffée, tenait plus à son cheval offert par son père qui s’enfuyait, ou à une sourde crainte de ne plus jamais revoir Sangdelfe. Elle cria son désespoir et son désarroi : "Sangdelfe ! Revient ! Ne nous abandonne pas !» Sangdelfe était bien trop loin…

Talias était effondrée en larme sur le perron de la maison ! Elle avait comme une grosse pierre qui lui bloquait la gorge, et les yeux rouges la piquaient affreusement. Elle savait qu’ils se retrouveraient, un jour, plus tard. Elle ramassa tout ce qui lui restait de courage, et repartie dans sa chambre. Son esprit, son cœur, et son attitude venaient de se refermer. Talias pris la ferme décision de le rejoindre plus tard. Pour le moment, elle lui fallait apprendre à se battre et devenir ce que son père était ! Lorsqu’elle serait prête, elle partirait alors à son tour sur les traces de Sangdelfe.

Dix années plus tard, après un travail acharné d’entrainement aux armes et à sculpter son corps, Talias prit enfin la décision.
Elle monta sur son cheval, d’un beau marron luisant au soleil levant, que lui avait, en guise de consolation, offert son père. Elle avait fière allure sur sa monture ! Une belle tache d’un blanc immaculé recouvrait le dessus des naseaux du cheval et crinière en feu au quatre vent, ils galopèrent vers l’inconnu.

Elle avait parcouru ainsi plus d’une bonne centaine de miles sans se retourner. Impossible de revenir, elle était trop décidée. A chaque détour, à chaque auberge, à chaque croisée de chemin, elle demandait, se renseignait, sur le passage de Sangdelfe. Elle remontait ainsi la piste. La route était dangereuse. Il lui fallait parfois se battre. Grâce à son entrainement poussé et à sa lame affutée sortie tout droit des forges royales, elle massacrait tous les malandrins qui tentaient de la gêner dans sa course folle. Même un groupe d’Orcs, qu’elle avait rencontré peu avant, n’avait pas survécu et gisait parsemé de çà et là sur les bords du chemin. Les têtes d’un côté et les corps d’un autre. Sa main était devenue ferme et sans pitié !

Elle voyageait déjà depuis un bon moment, lorsqu’elle fut attirée par des bruissements suspects dans les bas fourrés ! la nuit était bien avancée, mais cela ne lui faisait pas peur… (À suivre)

L'histoire des Infernatus: CHAPITRE 1 LES RENCONTRES

L'histoire des Infernatus: CHAPITRE 1 LES RENCONTRES

Re: L'histoire des Infernatus: CHAPITRE 1 LES RENCONTRES